Logement & Services à domicile

Comprendre les limites et le financement du maintien à domicile

Alban Augustin
Alban Augustin
12/9/2024

Le maintien à domicile englobe de nombreuses solutions dédiées aux personnes âgées afin de bien vieillir chez soi : aides financières, aides à domicile, aides matérielles… Si elles représentent toutes une formidable opportunité de rester chez soi, le maintien à domicile comprend aussi des limites, à commencer par les dépenses que cela représente, et ce, malgré les subventions existantes. 

Ainsi, quelles sont les limites du maintien à domicile ? Comment financer un mode de vie plus en phase avec l’autonomie des personnes âgées et quelles sont les solutions auxquelles on ne pense pas toujours ?

Quels sont les avantages et les inconvénients au maintien à domicile ?

Les avantages du maintien à domicile

Lorsqu’on questionne les personnes âgées et leurs proches, les premiers avantages qui apparaissent en tête de liste sont l’autonomie et la liberté d’organiser leur temps à leur guise dans un environnement qu’ils connaissent. Vieillir chez soi représente ainsi un confort psychologique indéniable. Au-delà des souvenirs, cela permet de conserver ses habitudes ainsi que celles des proches, plus enclines à rendre visite à leurs parents dans la maison familiale plutôt qu’en résidence spécialisée.

Impossible également de ne pas citer le sentiment de sécurité : voisinage, marchés, médecin à proximité… Tout cela représente des repères qui rassurent les personnes âgées.

Quels sont les contraintes et les défis du maintien à domicile ?

Souhaiter vieillir chez soi représente tout de même des défis aussi bien financiers que psychologiques :

  • Adaptation du logement au grand âge et à la dépendance
  • Services d’aide à domicile
  • Sollicitation de la solidarité familiale (rendez-vous santé, petits travaux dans la maison, tâches administratives…)

Concernant l’autonomie tout d’abord, bien qu’elle dépende de chacun, la perte d’autonomie nous concerne tous. Arrive un moment où il est nécessaire de faire appel à un ou plusieurs auxiliaires de vie agréées pour aider à conserver une certaine autonomie : assistance au lever et au coucher, aide à la prise des repas… Ce à quoi peuvent s’ajouter, selon les besoins, une aide à la vie quotidienne (courses, repas, tâches ménagères), une assistance administrative ou encore un accompagnement social (sorties et activités). 

Enfin, l’un des principaux défis du maintien à domicile concerne l’habitat en lui-même : est-il adapté à la mobilité du senior ? Bien souvent, des aménagements sont à prévoir tels que le remplacement d’une baignoire par une douche à l’italienne, l’ajout de barres d’appui, l’achat d’un lit surélevé ou d’autres équipements comme un monte-escalier.

Tout cela représente un coût qui se révèle être supérieur à la retraite moyenne des Français, voire au prix d’un hébergement en Ehpad déjà difficilement accessible pour la plupart des ménages (coût moyen de 2 000€ par mois pour une place en Ehpad).

La responsabilité de la famille en bref : en France existe une notion de solidarité entre membres d’une famille. Les enfants (et même petits-enfants) sont dans l’obligation d’aider le parent ou beau-parent qui n’est plus en mesure d’assurer ses besoins fondamentaux tels que se nourrir, se loger ou encore accéder aux soins. C’est ce qu’on appelle l’obligation alimentaire. Les enfants peuvent aussi bien devenir aidants pour aider le parent dans le besoin ou verser une aide financière.  

Comment anticiper le maintien à domicile et être autonome financièrement ?

Alors que les Français souhaitent en majorité vieillir chez eux, ils sont 70% à ne pas se préparer financièrement à la perte d’autonomie. Souvent par manque de connaissance des dispositifs financiers. Il s’avère qu’en plus de cela, 6 Français sur 10 ne sont pas en capacité de donner plus de 100€ par mois à un aidant familial (étude Harris Interactive en 2023). Nombreux sont d’ailleurs les seniors qui ne souhaitent pas représenter un poids financier ni une charge mentale pour leurs proches. 

Pourtant, en anticipant la perte d’autonomie, il est possible d’opter pour des solutions qui permettent aux personnes âgées d’être plus autonomes financièrement :

Anticiper la perte d’autonomie : soutien familial et professionnels de santé

Certaines démarches peuvent être effectuées avant d’être en situation de dépendance. La première évaluation à faire est auprès du médecin de famille, idéalement en étant accompagné d’un proche. Le médecin traitant va évaluer l’autonomie et orienter vers les bons interlocuteurs comme le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou encore la Maison de l’autonomie. 

En plus du médecin généraliste, s’ajoute toute une équipe de professionnels de santé pour réaliser les soins à domicile : infirmières, aide à domicile pour les soins de base, ergothérapeute… Pour pallier la pénurie de professionnels de santé dans certaines régions, mieux vaut se renseigner en amont sur les intervenants médicaux à proximité de la maison.

Les financements dédiés aux revenus les plus précaires

L’État prévoit plusieurs aides pour permettre aux personnes âgées en situation précaire de financer une partie de leurs dépenses liées à la perte d’autonomie : aides départementales, aides municipales, aides d’organismes comme l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie). 

À noter cependant que pour en bénéficier, plusieurs critères sont à respecter comme l’âge, l’accès à d’autres subventions ainsi que les revenus.

Le viager comme solution de financement pour bien vieillir à domicile

Le viager est une solution qui permet aux personnes âgées de monétiser leur patrimoine immobilier dans l’optique de financer leur grand âge. 

De nombreux vendeurs font ce choix pour continuer de vivre chez eux tout en tirant des liquidités du bien. Ce qui permet, entres autres de :

  • Financer des aménagements en intérieur
  • Sécuriser des revenus pour toute la vie, notamment pour le conjoint survivant
  • Léguer un patrimoine aux enfants de son vivant

Outre sécuriser son propre maintien à domicile, c’est aussi un moyen de se constituer une retraite complémentaire et d’obtenir une nouvelle aisance financière. 

Le saviez-vous ? Le viager est le plus vieux système de retraite au monde et par définition, le plus pérenne. Plus qu’une transaction immobilière, le viager permet de sécuriser les dépenses liées à la perte d’autonomie, mais aussi d’accélérer la succession à ses héritiers en réduisant les frais de succession. Pour ne citer que ces avantages !