La dépendance touche une part non négligeable des personnes de plus de 60 ans. D’après un rapport récent de la Drees, le nombre de personnes âgées en situation de dépendance pourrait augmenter de 36 % d’ici 2040 par rapport à 2020. Comment les accompagner dans leur perte d’autonomie ? Quelles autres alternatives au placement en établissement spécialisé type Ehpad pour offrir un meilleur confort de vie ?
On parle de dépendance (et dorénavant de perte d’autonomie) lorsque la personne éprouve des difficultés pour réaliser des tâches de la vie quotidienne ou qu’une surveillance devient nécessaire. Première conséquence du vieillissement du corps, la dépendance peut également faire suite à une maladie chronique. Si la probabilité d’être en situation de dépendance s’accroît avec l’âge, elle est pourtant rarement anticipée.
Afin de subvenir efficacement aux besoins de la personne en situation de dépendance, une grille nationale d’évaluation de la perte d’autonomie dédiée aux personnes âgées de plus de 60 ans existe : la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique et Groupe Iso Ressources). Elle est constituée de six groupes iso-ressources (Gir), elle permet aux spécialistes médico-sociaux de jauger le degré de perte d’autonomie et d’agir en conséquence.
Le professionnel va mesurer la perte d’autonomie du patient en fonction de sa capacité à réaliser de façon autonome plusieurs activités de la vie quotidienne : se déplacer, faire sa toilette, se nourrir, s’habiller, s’orienter, se lever, se coucher… Une évaluation complète sur la perte d’autonomie physique et psychique est menée. Elle peut être effectuée par l’équipe médico-sociale APA, les évaluateurs des caisses de retraite ou par un médecin coordonnateur en Ehpad.
La dépendance est classée en 6 groupes iso-ressources :
À noter que cette grille sert également de base pour l’attribution de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) puisqu’elle est octroyée aux personnes classées dans les groupes iso-ressources 1 à 4. Les personnes âgées en GIR 5 et 6 peuvent quant à elles percevoir une aide de la caisse de retraite ou encore une aide-ménagère.
Plusieurs aides de l’État existent pour financer une partie des dépenses liées à la perte d’autonomie.
Pour les seniors évalués en GIR 1 à 4, l’aide de l’APA à domicile est octroyée, elle se situe entre 762,87 € (Gir 4) et 1 955,60 € par mois (Gir 1) et permet de financer deux types de dépenses :
Existe aussi l’APA en établissement dédié à l’hébergement en établissement médico-social (Ehpad, USLD) pour couvrir une partie du tarif dépendance.
Pour les personnes plus autonomes, une aide financière du département est disponible sous conditions de ressources (inférieures à 916,78 € par mois) ainsi qu’une intervention des caisses de retraite qui peuvent envoyer une aide à domicile.
Le placement en établissement spécialisé comme un Ehpad apparaît adapté pour encadrer les personnes en perte d’autonomie (et même en situation de handicap). Seulement, ce n’est pas un choix souvent plébiscité par les proches et la personne en perte d’autonomie elle-même. Ainsi, d’autres alternatives existent pour assurer un cadre de vie confortable :
Utiliser une partie de son patrimoine pour prendre en charge les frais liés à sa dépendance (aide à domicile, financement de travaux d’adaptabilité dans le logement) permet de subvenir à ses propres besoins sans solliciter ses proches. Pour cela, deux solutions existent :
La vente en viager ou en nue-propriété permet de tirer des liquidités de son bien sous forme de capital ou de revenus, tout en continuant de profiter du bien jusqu’à son décès. Il existe plusieurs formes de viager qui permettent, entre autres, de transmettre son patrimoine aux générations futures. Mais dans tous les cas, cela va au-delà d’une vente immobilière : le viager et la nue-propriété permettent de se constituer un complément de retraite ou de débloquer un capital pour financer tous les frais liés à une perte d’autonomie.
Convertir son capital auprès d’un assureur pour bénéficier d’une rente à vie pour percevoir des revenus réguliers en plus de sa retraite. Cela demande toutefois deux conditions : disposer d’une épargne suffisante et souscrire suffisamment tôt pour profiter de ce placement.